Sarlat, capitale du Périgord noir et de la truffe, fut fondée au IXème siècle par des moines fuyant les intrusions sanglantes des normands qui remontaient la dordogne et la Vézère.
Autour du monastère s'organisa la vie de la future cité.
Au XIIIème siècle un conflit d'influence entre les autorités monastiques et le pouvoir central sema quelqu'anarchie dans le fonctionnement de la ville.
Cette lutte intestine atteignit son paroxysme avec l'assassinat de l'abbé du monastère en 1273.
Au XIVeme siècle, en pleine prospérité, Sarlat devint un évêché.
Elle comptait alors 6000 habitants intra muros. Malgré des épidémies (la peste), son vigoureux commerce lui permettait une croissance exceptionnelle, et la bourgeoisie de la ville a bâti alors de nombreux édifices. Cette frénésie de construction durera jusqu'au XVIIIeme siècle. La guerre de cent ans, puis plus tard les guerres de religion mirent à mal la sérénité de la ville.
Le fanatisme religieux fut combattu en vain par La Boétie, natif de Sarlat. La ville fut prise par les protestants en février 1574, pour retomber aux mains des catholiques en mai. Elle devint en 1591 un centre névralgique pour les ligueurs qui ne reconnaissaient pas l'autorité du roi Henri IV.
Elle ne retrouva sa sérénité que lors de la conversion du roi à la religion catholique.
Le XVIIIeme siècle fut celui d'une vie paisible jusqu'à la révolution.
Si celle-ci n'entraîna pas de furie sanglante dans la ville, Sarlat y perdit néanmoins ses privilèges commerciaux et son évêché qui fut transféré à Périgueux.
Ce fut le début d'un long engourdissement. La ville ne comptait plus que 4000 habitants au XIXeme siècle. Alors que les remparts avaient été démantelés depuis bien longtemps, c'est l'habitat qui petit à petit partit en décrépitude. Cette dégénérescence, cette mort lente tel le syndrome de fort Saganne prit fin en 1962 par la grâce de l'Etat.
Sarlat bénéficia en effet de la loi Malraux pour la restauration des monuments.
Aujourd'hui, Sarlat remise en valeur étale sa beauté à un tourisme très actif.
Le cinéma ne s'y est pas trompé qui s'empare régulièrement de ses rues lors de tournages de films de cape et d'épée essentiellement.
Il est vrai qu'une promenade dans le vieux Sarlat est le gage d'un dépaysement total. Un détail vous accrochera la nuit venue; l'éclairage public est au gaz, ce qui donne une luminosité très particulière aux rues.
Le quartier Est vous fera découvrir la plupart des monuments, celui de l'Ouest vous entraînera dans un dédale de petites rues sombres, véritable écrin médiéval.
Vous y croiseriez un manant allant au marché avec ses trois chèvres et ses cinq poules que vous ne seriez pas plus étonné que cela, tant on croit avoir emprunté une machine à remonter le temps. |
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